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Cameroon

Stratégie nationale de promotion de l’approvisionnement en eau potable, l’hygiène et l’assainissement en milieu scolaire au Cameroun (Novembre 2017)

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Préface

Dans le monde actuel, l’une des principales priorités reste l’accès à l’eau potable.
Cette remarque répond à cet adage devenu populaire : « l’eau c’est la vie ». Mais l’accès à l’eau ne saurait suffire à donner à l’être humain la pleine dimension de son bien-être. Il faut qu’il vive également dans un environnement sain et propre.

D’où l’importance de l’assainissement et de l’hygiène. Ainsi l’eau, l’assainissement et l’hygiène deviennent un ensemble indissociable, dont le but est d’assurer le bien-être de l’être humain dans son environnement. En effet, si l’eau c’est la vie, l’assainissement c’est la dignité. Malgré l’importance de l’Approvisionnement en eau Potable, l’Hygiène et l’Assainissement (AEPHA) dans le bien-être des hommes, l’accès fait cruellement défaut et a une incidence forte sur le vécu quotidien des populations en général et des Africains en particulier.

Au Cameroun, les infrastructures scolaires de base ne sont pas suffisantes. En fait, seules 32% des écoles publiques disposent d’eau potable, et seulement 47% ont des toilettes. Cependant, ces données statistiques cachent des grandes disparités régionales. En effet, plusieurs études ont montré l’impact de l’AEPHA dans les écoles sur la santé et sur l’apprentissage ainsi que les aspects socio-émotionnels et la dignité. Il en résulte que les enfants sont absents de l’école ou font de mauvais résultats parce qu’ils se sentent faibles et n’arrivent pas à se concentrer et à s’appliquer comme ils le devraient.

Le lien entre l’apprentissage, l’hygiène et la santé est crucial mais l’école reste un foyer d’infection pour les enfants. Les maladies se propagent à toute vitesse lorsque les enfants sont réunis pendant plusieurs heures par jour dans des conditions où l’hygiène est douteuse. Cependant, leur incidence peut être réduite de façon drastique grâce à de bonnes pratiques d’hygiène et d’assainissement dans les écoles. Il apparaît ainsi de plus en plus clairement que l’absence de latrines dans les écoles est une raison importante qui empêche les enfants de venir à l’école, surtout les filles. Il y va de la dignité humaine en général et de l’intimité des filles en particulier. Il faut donc, pour un changement de comportement durable, commencer par des alternatives d’éducation allant dans le sens de l’appropriation de la pratique de l’AEPHA par la jeunesse scolaire qui constitue l’avenir des nations. C’est cette vision globale qu’il faut envisager et matérialiser en mettant à la disposition des écoles des structures de l’AEPHA (points d’eau, latrines et dispositifs de lavage des mains). Puisque c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en pratiquant l’AEPHA que l’on en devient un véritable défenseur.

Ainsi, l’AEPHA devient une philosophie de vie, un état, un modèle de vie à pérenniser et à perpétuer, une manière d’être, de vivre et de faire. L’AEPHA devient une partie de la vie de l’être humain, une nécessité, un passage obligé pour vivre dignement. L’enseignement de l’hygiène devrait alors être plus pratique que théorique. De même, le respect de l’environnement impose que l’on se fixe des règles bien définies en matière de gestion des déchets liquides ou solides, des matières fécales et des ordures, des eaux usées ou de la pollution. C’est de tout cela qu’il s’agit.
Si l’on veut préparer les générations futures et leur construire un avenir prometteur, il faut dès à présent leur donner l’opportunité de s’approprier l’AEPHA et de le pratiquer. Tout cela passe par la sensibilisation, la communication, l’éducation, le plaidoyer, la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières.

Il faut envisager de construire des écoles AEPHA dans l’ensemble de la carte scolaire. L’école du futur, c’est une école AEPHA. Une école AEPHA devrait avoir, outre les structures d’accueil, des infrastructures d’accès à l’eau, d’hygiène et d’assainissement adéquates (latrines séparées filles/garçons pour les élèves et hommes/ femmes pour les enseignants avec un dispositif de lavage des mains, un point d’eau ou une connexion au réseau de la Camerounaise des Eaux-CDE). C’est un défi de taille, mais pas impossible à surmonter. Il s’agit de bien planifier les interventions de l’Etat et des partenaires pour y parvenir.

Mme Youssouf Hadidja Alim
Ministre de l’éducation de base Mme Youssouf Hadidja Alim Ministre de l’éducation de ba